L'important n'est pas la chute...

par Spouwny

publié dans Textes


Sept heures. Le reveil sonne. Je rejette d'un coup mes draps et me lève. En deux enjambées sur le carrelage froid j'atteins le reveil et l'eteins. Je le décalle d'une petite demi-heure et retourne me coucher.

Sept heures et trente minutes. C'est la bonne. Au programme de ce matin on trouve par ordre chronologique: éteindre le reveil, prendre une douche, s'habiller, se raser, prendre un petit dejeuner et partir bosser. Et c'est ainsi tous les matins. L'étape la plus dangereuse est la douche. Celle où j'ai le temps de réflechir. Elle marque le début de mes fantasmes.

Huit heures et trente minutes. L'heure du départ. Je vais prendre le  << tram' >> aujourd'hui. J'ai envie de changer un peu. Ce doit être ce ciel bleu qui me met de bonne humeur.

Le tramway arrive. Des gens montent, d'autres descendent. Les mouvements s'arrêtent, j'en profite pour monter à mon tour. Et voilà, c'est parti. Le but du jeu est de trouver une occupation pour m'éviter de trop penser à ma petite vie. J'ai une amie qui se plait à imaginer la vie des gens qu'elle croise. Pourquoi ne pas essayer? Cherchons donc une victime pour ce machiavélique plan.

Vieux, jeunes, hommes ou femmes, je les dévisage tous. Ma mère me gronderait si elle était là. Oh oui... Mais elle n'est pas là.

Tiens? Elle est bien mignonne celle-ci.

Aucun excès, la fille parfaite. Alors, voyons ce qu'elle peut être. Elle a beau être parfaite, quelque chose cloche. Elle ne cesse de regarder son reflet, de réajuster sa jolie robe ou de se recoiffer. Un rendez-vous? De si bon matin, on va plutot travailler et elle n'a pas l'air du genre à se faire belle pour les collègues. Se faire belle? oui.. surement. Mais pour qui? Le collègue reste une possibilitée, mais j'aperçois une petite bague à sa main. Une femme mariée qui se fait belle pour son mari? Oui, je préfère ce scénario là. Bien que ce ne soit pas le plus heureux. Tenter de séduire à nouveau son mari qui s'ennuie de vous n'est pas forcément réjouissant. Surtout s'il est aveugle à vos efforts.

Je vais bientot devoir descendre. Mais elle est si parfaite, je nous vois bien... chut! stop! Il faut que j'arrete de fantasmer a chaque fille que je croise. Mon tour viendra. Patience. Il faut que je pense à sa vie à elle, pas à la mienne! Elle se regarde à nouveau, se réajuste encore... Mais tu es très jolie, arrete de vérifier tout le temps! << Pardon? >> Me dit-elle en se retournant vers moi. J'ai réfléchis à voix haute. Quel crétin je fais. Mon arrêt est là! ouf! << Vous êtes très agréable à regarder, madame. Mais je dois descendre ici. Bonne journée! >> Et je descends, vite, vite.

Au retour je lui trouverais un mari. Oh! Je sais! Un de ces comptables dans les bureaux en face des notres. Irracibles à souhait, pestants contre l'humanité, leur boulot et leur femme. Ou plutot le solitaire. Oui, il est bien celui-là. Il est là en avance, reste le nez dans ses chiffres et repart le soir. Le dépressif que l'on retrouve un peu partout de nos jours. Un peu comme les plantes vertes de bureaux, ils sont là, on les arrose de temps en temps et on les laisse dans leur coin.

Ah! voilà, je suis arrivé. Au boulot! Ca m'occupera l'esprit. Ne pas penser à moi ni à ma solitude.

Car jusqu'ici, tout va bien.


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G
<br /> J'aimerais voir la suite aussi. J'aime beaucoup tes deux derniers articles. J'aime beaucoup ta façon d'écrire. Continue.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> merci. Je ne promets rien quant à une suite... Mais j'y réfléchis.<br /> <br /> <br />
S
ben ça serait bien lol merci lol
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S
je crois que j'attends la suite et savoir comment est le mari !!!!
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S
<br /> Je n'avais pas songé à une suite, mais pourquoi pas.<br /> Je vais y réfléchir.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Non c'est l'aterissage :)<br /> <br /> J'ai parcouru ton blog avec l'intention de dire quelque chose d'inteligent mais en fait j'ai trop mal a la tete pour reflechir :( je laisse juste une trace de mon passage par ici !
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